27 Avr Table-ronde Médias & Vidéo : Nouveaux contenus et expériences innovantes grâce aux drones – 27 avril 2017
Une table ronde animée par Vincent Tessier, Consultant média et digital.
« Aujourd‘hui, PricewaterhouseCoopers estime que le marché des drones représentera 127 milliards de dollars en 2020 avec pour principaux usages professionnels les infrastructures, l‘agriculture, mais aussi les médias et loisirs à hauteur d‘environ 9% introduit Vincent Tessier.
« Compte tenu d‘une baisse des prix et un usage grand public croissant, les médias se posent aujourd‘hui de plus en plus la question d‘avoir recours à des drones pour offrir à leurs lecteurs de nouvelles images à 360° et autant de nouveaux regards sur le monde. »
Bertrand Huron, ingénieur principal des études et de l‘exploitation de l’aviation civile, DGAC.
La DGAC est en charge de l‘évolution de la réglementation relative aux drones. Aujourd‘hui, la réglementation est la suivante :
– Deux arrêtés de décembre 2015, l‘un relatif à la conception des aéronefs et l‘autre relatif à l‘utilisation de l‘espace aérien par les aéronefs.
–Un arrêté du 27 janvier 2017 qui recense les 157 zones interdites à la prise de vue (zones militaires, pénitentiaires, monuments historiques, ...) qui vient compléter l‘article D133–10 du Code de l‘aviation civile.
Fin 2016, une loi relative au renforcement de la sécurité des drones de l‘usage de l‘aviation civile a été votée et va faire évoluer les textes d‘application en imposant notamment d‘avoir sur le drone un dispositif d‘identification pour répondre à une problématique d‘impunité en interrogeant la machine à distance. D‘autres dispositions prévoient également un dispositif de limitation de capacité ou des exigences de formation.
Une réglementation européenne est aujourd‘hui en cours d‘élaboration et un texte devrait être publié en 2018, venant écraser nos réglementations nationales après une période de transition. L‘objectif est d‘harmoniser les réglementations européennes relatives à l‘activité des drones. L‘approche européenne n‘est pas liée à l‘usage mais plus au risque d‘utilisation.
Il est à noter que le périmètre d‘exclusion des tiers est susceptible d‘être assoupli avec la réglementation européenne.
« L’arrêté de 2015 est découpé en 3 parties selon l‘activité : loisirs, cadre d‘expérimentation, activités particulières« , explique Bertrand Huron. « Aujourd‘hui, avant de démarrer l‘activité particulière il faut la déclarer, en tant qu‘exploitant, et notamment les scénarios opérationnels qui sont des cadres réglementaires pré définis. »
« La DGAC est notamment chargée d‘assurer la sécurité des tiers au sol. Selon la réglementation actuelle, il est strictement interdit de filmer quelqu‘un qui n‘a aucun lien avec l‘opération. »
Éric Meyer, Rédacteur en chef, Prisma Media.
« Le drone n‘est qu‘un moyen, il ne faut jamais oublier le but précise Eric Meyer. « Le nôtre est de renouveler le regard que portent nos lecteurs sur le monde et notamment des lieux qui ont été photographiés à de nombreuses reprises, comme les châteaux de la Loire par exemple, mais en se situant à une altitude nouvelle. Il s‘agit d‘un vrai défi pour le photographe. »
« Géo a également mené deux autres expériences : la Provence en juillet 2016 et «Le monde en 360°». Cette dernière est une expérience bi–médias dont la majorité des photos ont été prises avec des drones très sophistiqués. »
« L‘organisation est assez compliquée en termes d‘autorisations et de coûts qui sont assez élevés. Deux personnes doivent être présentes : le pilote du drone et le photographe qui se retrouvent confrontés à des complexités artistiques. La principale limite reste le travail de la narration, ajoute Eric Meyer.
« Innover est quelque chose d‘essentiel pour une marque historique comme Géo. Côté monétisation, le pari est réussi : les numéros se sont bien vendus et des annonceurs nous ont également accompagnés. »
Guillaume Jarret, Directeur général, Dronestagram.
« La création de Dronestagram est partie d‘un constat : demain, les drones seront partout, nous avons donc voulu rassembler tous les passionnés, explique Guillaume
Jarret. « On compte aujourd‘hui 35 000 utilisateurs sur la plateforme et un peu plus de 60 000 photos. Nous avons par la suite créé une application et fait un vrai travail de gamification. »
« Après quatre mois d‘existence nous avons organisé le premier concours international de photos prises par drones avec National Geographic avant d‘aller plus loin dans le cadre de la COP 21 poyr montrer les dommages du réchauffement climatique. »
« Aujourd‘hui, sur Dronestagram, la courbe est en train de s‘inverser entre professionnels et amateurs » ajoute Guillaume Jarret. « Nous avons également créé une nouvelle plateforme : Dronestajob pour mettre en relation les opérateurs de drones et les professionnels. »
« Par ailleurs, nous avons conduit des projets avec des annonceurs comme Europ Assistance par exemple qui s‘est rendu compte que demain les drones leur permettront de constater les sinistres et d‘intervenir sur place. »
Romaric Manovelli, Producteur, Digital Immersion.
« De manière générale, la VR est une techno qui nous permet d‘être immergés à 360° ce qui est très intéressant en termes d‘expérience utilisateur et qui permet d‘avoir une sensation amplifiée précise Romaric Manovelli.
« Nous avons rapidement commencé à faire des captations 360 avec des drones avec des techniques de prises de vue différentes. Le pilotage du drone est très important, notamment pour garantir une bonne expérience à l‘utilisateur. Tout l‘enjeu du travail de post–production est de faire en sorte de stabiliser les images pour avoir un déplacement très fluide. Nous nous concentrons donc tant sur la captation que sur la post–production pour éviter le motion sickness. »
« Côté réalisation pure, les films durent environ 3 minutes avec une grande diversité de plans. Nous avons par exemple réalisé des vidéos 360 pour la promotion des JO Paris 2024. Nous utilisons aujourd‘hui des drones dans environ 80% de nos projet ajoute Romaric Manovelli.
« Nous avons travaillé avec Club Med sur un projet visant à promouvoir les clubs. Le but final de la diffusion était la mise en place d‘un outil d‘aide à la commercialisation avec deux types d‘utilisation : en self–service pour les clients ou en fin de vente, pour montrer au client le club qu‘il a choisi. »
« Le drone est une énorme valeur ajoutée dans la VR, tout en respectant une vraie grammaire dans la technique et en assurant une expérience utilisateur de qualité » conclut Romaric Manovelli.