27 Nov Blockchain : use cases – 27 nov 2018
Réunion animée par Guillaume Buffet, Président de Uchange
Avec la participation de :
–Philippe Bailly, Président, NPA conseil
– Des Martin, Business Development & Community, Brave
– Christophe Camborde, Cofondateur, Inblocks
– Anne Leslie, Directrice Générale, Pikcio
La Blockchain : Solution miracle pour les industries culturelles ?
Étude de NPA Conseil, présentée par Philippe Bailly
La blockchain apporte plusieurs sujets :
–Sur la gestion des droits : en clarifiant les fonctionnements et le suivi des oeuvres pour les auteurs et les sociétés de gestion collective
–Sur la publicité en ligne en favorisant la désintermédiation et donc davantage de transparence et de sécurisation.
Deux visions s’affrontent sur le sujet :
–Une vision philosophique pour laquelle la blockchain est plus qu‘un développement technologique mais un réel game changer pour les industries. – Une vision pragmatique pour qui la blockchain est le fait d‘acteurs privés et davantage un input technologique.Parmi les projets en cours :
Le groupe Sud–Ouest a mis en place une plateforme qui conserve la trace des consentements.
La SACEM teste la blockchain sur la gestion des droits pour enregistrer les cuvres et ainsi suivre leurs consultations. Un problème de capacité à gérer de grand volume a déjà été détecté.
Blockchain Insigh Plateforme travaille sur une plateforme commune avec les données des diffuseurs et distributeurs TV afin de favoriser le développement d‘une télé adressable.
Parmi les limites déjà soulevées :
– Le RGPD impose que les données utilisateurs doivent pouvoir être détruites. Or le fonctionnement même de la blockchain ne permet pas de supprimer les données qui y ont été enregistrées. – La puissance de calculs, de la capacité de la bande passante et de ressource de stockage...
La blockchain représente aussi un coût environnemental important.
Présentation de BRAVE Brave se définit comme la prochaine génération de moteur de recherche « user first ». Brave s‘est construit sur plusieurs constats :
– Les éditeurs voient leurs revenus baisser; – Le marché publicitaire n‘est plus transparent et amène de la fraude ; – Les utilisateurs perdent la maitrise de leur vie privée ce qui entraine une augmentation de l‘utilisation des ad block.
Brave propose :
–Un moteur de recherche performant (créé par Brendan Eich, créateur du langage JavaScript et ex–CEO de Mozilla)
–Un basic token attention (BAT): permet à l‘utilisateur d‘être « payé » en BAT pour regarder de la publicité en ligne et de rétribuer ces tokens collectés aux éditeurs afin d‘avoir accès aux contenus premium. Les éditeurs peuvent échanger les BAT contre des euros.
– Une publicité digitale basée sur la blockchain : ce projet sera lancé courant 2019. Brave ne récupérera aucune donnée personnelle.
– Une Reward Platform: permet de faire des dons aux éditeurs et influenceurs. –Un fond de 60 millions est prévu afin de créer des partenariats avec les éditeurs. Concernant le partage du revenu publicitaire, l‘éditeur perçoit 70%, Brave et l‘utilisateur touchent 15% chacun.
Brave permet donc d‘améliorer la relation avec les utilisateurs et de convertir ceux utilisant des ad–block.
Étude de cas
Pikcio propose à des individus la possibilité d‘avoir, sur leurs devices, leurs données et de permettre l‘échange de données, certifiées, de manière fiable. Aujourd‘hui Pikcio élabore des partenariats, notamment avec le secteur bancaire, pour permettre l‘échange des données dans la cadre de la création de compte (exemple : preuve de domicile etc.)Inblocks travaille sur la tokenisation pour les éditeurs afin de créer un lien, plus fort que le cookie, avec les utilisateurs.
I concept de token
La Blockchain a été inventée pour transférer de l‘argent de façon dématérialisé de pair à pair. Avant la blockchain, lorsque les individus s‘échangeaient des fichiers informatiques, l‘émetteur gardait toujours une copie. La blockchain permet de garantir que l‘émetteur n‘a plus cette copie et que le destinataire soit le bon. Dans ce jeton, que les utilisateurs se transfèrent, il est possible de s‘échanger plus que de l‘argent : un contrat, un accord (exemple : comme s‘accorder sur un montant en échange d‘un contenu.)
Exemple d‘implémentation : les consentements peuvent être insérés dans un token. C‘est sur cela que travaillent le Groupe Sud Ouest et Inblocks.
Comment assurer un droit à l‘oubli et à modification sur la blockchain, où par nature tout est immuable ? Pour modifier un consentement sur la blockchain, des écritures supplémentaires viennent contredire les écritures précédemment inscrites. Quand l’utilisateur souhaite retirer son consentement, les données de l‘utilisateur seront supprimées de la base de l‘éditeur et l‘identifiant présent dans la blockchain ne pointera sur aucune donnée.
La capacité de la blockchain étant assez limitée, il n‘est pas possible d‘y mettre l‘intégralité de l‘information. La blockchain va permettre de prouver une transaction. A côté de cette blockchain, nous trouvons les bases de données traditionnelles, dans lesquelles les informations sont hashées et accessibles uniquement via des clefs. Il est possible de conserver dans la blockchain des informations limitées (la clé) donnant accès à des bases de données classique. Ainsi, si l‘accès à l‘information est coupé elle ne sera plus accessible.
Pour conclure, la blockchain permet de regagner de la confiance (car plus transparente, et désintermédiée). Les médias, comme tiers de confiance, peuvent reprendre la main et décider de l‘organisation de ce qu‘il propose aux lecteurs que ce soit en terme de contenu ou de publicité. La blockchain peut leur permettre cela en s‘attaquant aux problèmes qui n‘avaient pas été résolus ou mal résolus jusque là.