Monétisation mobile : quelles sont les bonnes pratiques des éditeurs ? – 24 avril 2018

Une table ronde animée par Jérôme Bouteiller, Directeur des contenus, Mobile Marketing Association France

Avec la participation de

Bruno Latapie, Directeur Monétisation, 20 minutes Régis Verbiguie, Directeur digital, Le Figaro Premium et Le Figaro Santé David Folgueira, Directeur légué Digital Chief Mobile Officer, Prisma Media Julien Galim, Directeur des Opérations Moneytag pour Lagardère Active

 

Les audiences mobiles en quelques chiffres

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Prisma Media se digitalise énormément depuis quelques années. Aujourdhui, ce premier éditeur de presse magazine en France totalise 30 millions de visiteurs uniques par mois. Sur lensemble de ces audiences, la partie mobile représente 50% des visiteurs uniques

RodioMech.com 

70% des visites sont faites via le web mobile et les applications

Lengagement est plus fort sur le mobile. Le nombre de pages vues sur mobile peut atteindre jusquà 80%

Moneytag, structure du groupe Lagardère, édite des sites sport et finance pour Lagardère et accompagne 250 sites en parallèle sur les leviers de monétisation. Aujourdhui, lactivité globale de Moneytag représente 800 millions de pages vues

Sur la partie du réseau Moneytag, le volume de laudience sur mobile représente 40%. Sur les sites éditoriaux du groupe Lagardère, sites de niches (sport, bourse), laudience sur mobile est de 70% sur les mobiles dont la moitié se trouve dans lapplicatif

Engagé dans la digitalisation depuis les années 2000, Lefigaro.fr représente 22 millions de visiteurs uniques

Le mobile représente 63% de l’audience. Cette audience est composée du site mobile et des applications. 15% du trafic mobile est fait via lapplication

Deux typologies de lecteurs existent

Sur le site mobile : laudience est plus volatile, elle arrive par les seaux sociaux, les newsletters etc

Sur lapplication : le lecteur est plus engagé. Le nombre de pages vues est plus important: environ 9 pages vues par visite

20 Minutes, numéro 3 des acteurs news sur le print et le digital, compte 21 millions de lecteurs : 5 millions sur le print et 16 millions sur le digital. La marque se consomme avant tout sur mobile : 60% des internautes de 20 Minutes sont sur mobile

Aujourdhui, 80% de laudience mobile se fait via le web mobile et 20% via lapplication. Sur lapplication la consommation est plus forte est régulière : en moyenne une consommation de 17 à 20 minutes par mois par utilisateurs, avec un passage quotidien

La publicité sur mobile : y atil un décalage entre les investissements et les usages

Laudience bascule majoritairement sur les mobiles

Aujourdhui, 34 de laudience est mobile et 1/4 est sur desktop. Cependant la part des investissements publicitaires sur desktop représente 60% des revenus

Ce retard des investissements publicitaires sur mobile commence à se réduire depuis deux/trois ans. Sur lannée 2017 les revenus publicitaires sur le mobile ont connu une croissance plus importante que la migration de laudience

La difficulté est quaujourdhui une page mobile est moins rentable quune page desktop pour plusieurs raisons

Les formats sont travaillés et adaptés au desktop. Il y a moins demplacements publicitaires sur mobile

Chez Lagardère ce retard est aussi présent, le mobile ne pèse que 25 à 30% du CA global alors quil représente 40% de laudience. Lécart se réduit également et linvestissement sur mobile rattrape ceux sur le desktop

Chez 20 Minutes, plus de 50% des revenus sont liés au mobile. 20 Minutes favorise les développements, les innovations ainsi quune approche davantage mobile first

Quelles sont les solutions pour pousser les annonceurs à investir plus sur cet écran

Aujourdhui, cibler uniquement le desktop, cest se priver de plus de 50% de laudience

Pour continuer de toucher laudience, il faut également cibler le mobile

Solutions

Travailler sur des formats standardisés pour diffuser en display trois écrans (hors applicatif)

Utiliser la technique pour améliorer les produits et sengager sur la visibilité

En proposant des formats connus par les annonceurs (tel que le pavé 300×250) et en sengageant sur la visibilité, cela permet de

Refuser dexclure le mobile des campagnes; Augmenter la valeur mobile; Conserver lexpérience utilisateur. Travailler sur la performance. Le Figaro a renforcé la relation entre son équipe régie et léquipe éditeur. Lobjectif est de travailler à mieux intégrer les outils publicitaires au sein des pages du Figaro afin damener de la performance et davoir des pages rapides sur mobile

Le Figaro a également travaillé sur des formats spécifiques pour lapplication : les stories. Dans lapplication Figaro, ce format est fait pour lactualité mais est décliné pour les marques. Ce format permet de toucher les l’audience la plus engagée et respecte lexpérience utilisateur

Travailler sur des formats natifs pour bien monétiser son inventaire. Travailler sur le brand content afin quil soit en adéquation avec lunivers de la marque et de léditeur

Les éditeurs doivent aussi sadapter aux acheteurs et aux modes dachat: tel le programmatique. Les revenus mobiles représentent aujourdhui environ 40% des revenus globaux. Sur ces 40%, 70% sont déjà gérés en programmatique

Les chiffres actuels placent le programmatique comme principal mode dachat sur les inventaires display et standard

Sont apparus de nouveaux acteurs proposant des solutions de header bidding pour optimiser les revenus dans lintérêt des éditeurs. La promesse du header bidding est de multiplier les sources de demande en mettant en compétition lensemble des plateformes. Les éditeurs pourront proposer un emplacement à un instant une multitude dacheteurs et la meilleure enchère remportera le placement. Lacheteur paiera le prix de la performance. Le header bidding va faire remonter les prix. Les éditeurs vont être plus sélectifs sur les formats et vont privilégier les formats les plus nobles

Avec lutilisation du header bidding, les éditeurs observent entre 20 et 30% daugmentation du CPM

Le header bidding et le programmatique plus globalement sont une source de revenus important

La data : comment valoriser son inventaire

Lenjeu des alliances, tel Gravity ou Skyline, est fondamental sur le marché français et européen. Travailler sur des alliances permet de générer de la valeur avec les inventaires 

La valeur de la data sur la partie mobile porte essentiellement sur les données de géolocalisation qui sont très recherchées notamment dans le commerce afin de générer du drivetostore. Le rôle de l‘éditeur va être de récupérer le consentement de linternaute, de linformer sur les données de géolocalisation et de travailler ensuite cette donnée. A laune du RGPD, la data représente une opportunité business mais il faut être prudent, notamment avec la géolocalisation

Lenjeu aujourdhui est de qualifier laudience. Cela peut passer par la mise en place dun univers logué. Des initiatives entre éditeurs ont déjà vu le jour au Portugal, par exemple, un login unique a été lancé sur lensemble des sites des six médias membres (Impresa, Global Media, Cofina, Media Capital, Publico et Renascença). Le GESTE étudie la question de la création dun login unique entre les éditeurs français

Beaucoup déditeurs remontent la chaîne de valeur et se mutent en agence en créant des studios créatifs. Ce nouveau business peutil peser à terme autant que les métiers de la diffusion publicitaire

Chez 20 Minutes une cellule content marketing a été créée. Une ritable équipe marketing travaille sur la création de contenus pour des marques

20Minutes avance aussi sur laudio et les assistants vocaux Google Home et Alexa. 20Minutes souhaite aussi proposer de nouveaux moyens de consommer linformation : les podcasts, la voix, les bots

Léditeur est celui qui connaît le mieux son audience. Les éditeurs doivent travailler avec les annonceurs, en les accompagnants au mieux, tout en respectant le message que lannonceur veut délivrer à laudience

Au Figaro, trois initiatives ont été récemment lancées

14H, studio de brand content au sein du Figaro qui travaille sur la production de brand content 

L’intégration de Social Stories qui développe de nouveaux leviers pour les marques au travers des réseaux sociaux

MAD : nouveau média sur les réseaux sociaux issu du partenariat entre Madame Figaro et les équipes de Social Stories. MAD est à destination du grand public. Il est fait en collaboration avec les marques et les rédactions du groupe Figaro