Compte rendu de la conférence de presse du lancement de l’Observatoire le 6 mars 2014

 

Observatoire GESTE/CEDEXIS de la Qualité de Service Internet

Le jeudi 6 mars 2014, le GESTE lance, en partenariat avec Cedexis, un Observatoire indépendant destiné à mesurer, chaque mois, la qualité de service des internautes se connectant aux sites web édités par une quinzaine d’acteurs (parmi lesquels le CCM Benchmark Group, Le Monde, Le Figaro, Le Point, L’Equipe, France Télévisions, Le Parisien, Car&Boat, Le Nouvel Observateur, 20minutes, Les Echos, L’Express, ou encore Radio France).

 

Julien Coulon, Corinne Denis, Xavier SpenderL’analyse de plus de six milliards de données permet d’éclairer les performances des acteurs de la chaine dans la relation entre l’éditeur et son client. Elle reflète, mois après mois, la nature et l’importance des efforts réalisés par l’ensemble des acteurs de la diffusion de contenus en ligne.

 

« L’observatoire lève le voile sur l’état de santé des réseaux, et la véritable qualité de service perçue par chaque Internaute. Il met en évidence l’impact de la performance d’affichage sur les revenus des éditeurs de contenus » précise Julien Coulon, Co-fondateur de Cedexis. Les résultats de l’Observatoire permettent de dresser plusieurs constats :

Julien Coulon, Cedexis

  • Depuis la France métropolitaine, le temps médian de chargement d’une page, tous FAI confondus est de 6,4 secondes et 32,5 secondes séparent les utilisateurs les mieux servis des utilisateurs les moins bien servis.
  • D’autre part, de fortes disparités sont identifiées sur le territoire, confirmant une réelle fracture numérique : deux internautes abonnés d’un même opérateur métropolitain peuvent avoir, en fonction de leur localisation, des différences de temps de chargement allant jusqu’à 40 secondes.
  • Pour un internaute localisé dans les DROM – COM (anciennement DOM/TOM), le temps de chargement est, en moyenne, deux fois plus long qu’en Métropole. Tous FAI confondus, le temps de chargement médian des pages est de 12,2 secondes. 59,9 secondes séparent les utilisateurs les mieux servis des utilisateurs les moins bien servis.
  • Enfin, au sein d’un classement portant sur les temps de chargements médian de 30 pays européens, la France se classe en 19ème position, derrière la Suisse, l’Irlande, la Roumanie, la Croatie ou encore la Slovénie. On constate également qu’il faut plus de 8 secondes pour accéder à ces mêmes pages depuis le Maroc, l’Algérie ou la Tunisie.

 

Xavier Spender, L'équipe 24/24Xavier Spender, Vice-Président du GESTE et Président Directeur Général de L’Equipe 24/24 indique que, « grâce à ces données, l’éditeur peut se comparer au temps médian de 6,4 secondes, et ainsi effectuer les arbitrages nécessaires ». Corinne Denis Présidente du GESTE, précise que « les éditeurs sont tributaires de l’ensemble de la chaine technique pour délivrer leurs contenus et services à leurs clients », et rappelle qu’en participant à l’Observatoire, « l’éditeur peut savoir à quelle vitesse son audience cible accède aux pages de son site et s’il est dans la moyenne de son marché ». Dans un contexte marqué par une profusion de l’offre et une consommation multi-canal, il est démontré que la lenteur du chargement des pages d’un site dissuade systématiquement l’utilisateur de poursuivre sa navigation : le taux de transformation est divisé entre 7 et 8 à cause de la variation du temps d’affichage (passant de de 3,5%, lorsque le site met moins de 4 secondes à s’afficher, à 2% s’il met 6 secondes à s’afficher. Au-delà, il descend à 0,5%). L’impact de la performance sur le chiffre d’affaires des éditeurs est donc bien réel et, pour l’éditeur du site, un niveau de performance insuffisant entraîne, de fait, une baisse non négligeable de ses recettes publicitaires et de ses ventes. Dans les mois à venir, la mesure inclura plusieurs indices supplémentaires notamment sur le mobile, la vidéo, la géolocalisation en Métropole et l’impact du temps de chargement sur le taux de connexion. Les résultats mensuels de l’Observatoire seront librement accessibles, afin de permettre à l’ensemble du secteur de travailler à un objectif commun qui est d’améliorer les temps d’accès aux contenus et services pour tous les foyers. L’objectif à terme, selon Corinne Denis, est d’aller dans le sens d’une « baisse des écarts observés sur le territoire français. Editeurs, annonceurs, opérateurs et pouvoirs publics doivent travailler ensemble pour améliorer les performances d’accès au web pour le bénéfice de tous ».